
Les lagunes, écosystèmes complexes relativement fermés, constituent des « réceptacles finaux » d’émissions polluantes provenant de zones agricoles, industrielles et urbaines. A cette multi-contamination chimique, s'ajoutent des stress d'ordre biotique tels que des parasites divers dont les cycles biologiques sont favorisés par le confinement. La mise en évidence de la vulnérabilité des écosystèmes passe par l’utilisation d’indicateurs environnementaux et de biomarqueurs sensibles et fiables permettant l’évaluation de l’acquisition de tolérance ou de l’épuisement des organismes et des populations face aux multiples agressions environnementales.
Les objectifs de l'étude sont :
- l'identification et la caractérisation des contaminants (contaminants métallique et organique, et « contamination » biologique) sur les composantes d'un écosystèmesensible à fortes particularités: le milieu lagunaire méditerranéen.
- la caractérisation des interactions entre les contaminants (contaminants chimiques et pathogènes) et différents compartiments biologiques d’un écosystème. Par ailleurs, l’estimation des voies et des taux de contamination chimique de l’anguille et l’utilisation des parasites comme compartiment biologique, apportent, non seulement une dimension supplémentaire à la caractérisation des interactions, mais aussi permet d’aborder le transfert et la circulation des contaminants dans l’écosystème.
- la compréhension des effets des perturbations (contaminants chimiques, variations physico-chimiques, parasites) affectant cet écosystème, sur la capacité de réponse biologique et sur l’état de santé d'un poisson (l'anguille) à forte demande commerciale.
- la compréhension de la dynamique des réponses physiologiques des individus, à différents niveaux d’intégration biologique (tissulaire, cellulaire, moléculaire) confrontés expérimentalement à un contaminant chimique : le sulfate de cuivre (fortement utilisé en viticulture régionale) et/ou à un parasite : le nématode invasif, Anguillicola crassus.
Les objectifs généraux du projet CIEL sont donc, in fine, de parvenir à faire le lien entre degré d’exposition et les effets biologiques observables, ainsi que de développer une méthodologie appropriée d’évaluation de l’état physiologique des individus in situ, en milieu saumâtre,en rapport avec leur capacités de résistance/tolérance ou épuisement face à des agressions environnementales multiples et variées. L’approche permettra aussi d’inférer les risques sanitaires probables encourus par le consommateur.